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Vieux chêne de plus de 300 ans qui est abattu

déchargement d'une remorque de bois





Du Moyen Âge jusqu’à la fin du XIXe siècle, en Europe occidentale, le flottage est le mode de transport le plus courant et le moins onéreux pour le bois. La méthode la plus rudimentaire consiste à rassembler le bois sur la rive, à marquer chaque pièce du symbole choisi par son propriétaire et à laisser les grumes descendre librement le cours d’eau au gré du courant, de préférence lors des crues annuelles. Arrivé à destination, le bois est arrêté par un barrage dressé au travers de la rivière, par des pieux fichés dans le lit de la rivière ou par un câble tendu. Ce procédé, dénommé flottage à bûches perdues, se traduit par des pertes assez importantes, notamment à la suite de chocs contre les ponts ou les rochers. Ce fut cependant le seul à être employé sur la Dordogne. Il fut employé sur l'Yonne et la Cure préalablement à la constitution des trains à Clamecy et Vermenton. Dans les Vosges cette technique fut également employée notamment sur le cours de la Meurthe et de la Moselle. Elle permettaient d'alimenter entre autres les usines qui se trouvaient au bord de ces rivières (Cristalleries de Baccarat, Faïenceries de Saint Clément et Lunéville, Salines de Rosières aux Salines ...)

La technique du flottage en trains tend à remédier aux inconvénients de la précédente. Elle demande que les troncs ou les bois débités soient coupés et reliés entre eux pour former une sorte de radeau gouvernable qui descend le courant. Un mât et une voile peuvent y être installés pour s'aider du vent dans les manœuvres. Ce mode de transport n’est possible que sur des tronçons où le cours d’eau est suffisamment large et peu tumultueux pour éviter que le radeau ne se casse. Il a été utilisé très tôt dans le Morvan, sur la Durance et dans les Vosges. Sur la Seine, certains radeaux mesuraient 75 m de long sur 5 m de large. Hormis le bois dont elles étaient faites, ces embarcations pouvaient convoyer d'autres biens, parfois même du bétail.

Dans les Vosges, le flottage du bois de chauffe ou d'œuvre, en bois brut ou débités, se pratiquait autour de la commune de Raon-l'Étape, située à une quinzaine de kilomètres au nord de Saint-Dié. Le réseau hydrographie assez développé, bien que souvent constitué de petits ruisseaux permettait grâce à des aménagements (vannes, retenues, canaux, ...) d'alimenter un centre de regroupement à Raon-l'Étape. Les hommes chargés de conduire ces "trains de bois" s'appelaient des voileurs dénommés des "oualous" en patois local. Ce nom tire son origine du terme "voile" donné aux radeaux de planches ou de grumes qui associés entre eux constituaient des "trains de flottage". Souvent ce travail rude se faisait en famille (père, fils, frères, ...). Les quantités de bois ainsi constituées allaient jusque Saint-Nicolas-de-Port, voire Nancy ou Metz. Leurs périples pouvaient les emmener très loin de leur base. Ils auraient ainsi mené des livraisons jusqu'en Allemagne à Coblence, à la confluence de la Moselle avec le Rhin, à 350 kilomètres. Et à l'époque, le retour se faisait à pied.

Le flottage du bois a naturellement été repris dans d'autres régions du globe, surtout dans les grandes forêts boréales de résineux. Aux États-Unis, au Canada, la méthode a eu son heure de gloire avant l'avènement du chemin de fer puis du camion. Au Québec, les ouvriers conduisant les trains de bois sont appelés draveurs, et la pratique du flottage du bois, drave. La Finlande et la Russie profitent encore largement de la voie fluviale pour le transport par flottage.